Janet :"Les hystériques ont une histoire et une légende" ; "Hystérie : ce mot a une si grande et belle histoire qu’il serait pénible d’y renoncer".
Maladie insaisissable, phénomène mobile (polymorphisme clinique), indissociable de sa représentation sociale. L’hystérie semble avoir adapté ses symptômes (anesthésie, hyperesthésie, amnésie, aboulie, surdité, cécité, paralysies, etc., etc.) aux idées et aux mœurs en vigueur selon les époques. En quelque endroit qu’elle apparaisse, elle se pare des couleurs de la civilisation et des mœurs qui l’entourent.
Lucien Israël parle d’une hystérie normale, libératoire et libératrice, défense contre l’oppression, expression détournée d’un refus (celui opposé au désir), d’une protestation, sinon d’une souffrance - les femmes l’utilisant comme médium pour exprimer leur malaise psychologique profond.
Au cours des millénaires, les conceptions que l’on avait de la nature de l’hystérie, de son origine, de ses symptômes et de ses traitements ont souvent subi des changements radicaux.
Ruptures, avancées, recul et continuité (on trouve dans les papyrus médicaux de l’Egypte ancienne les racines de la pensée freudienne) "Nous ne sommes que des nains sur des épaules de géant".
Composante sexuelle reconnue dès l’antiquité mais imputation d’abord à un trouble, une lésion organique frappant l’utérus, puis à une lésion affectant le cerveau et le système nerveux central puis enfin reconnaissance d’un trouble fonctionnel, lié au psychisme (psychanalyse).
On y trouve toujours sous-jacente la sexualité.
On en trouve la trace dans les toutes premières pages de médecine.
L’Egypte ancienne : la matrice mobile
Dans l’Egypte ancienne la conduite de certaines femmes instables était attribuée aux pérégrinations d’une matrice insatisfaite. Et les grecs qui conservèrent cette association nommèrent ce trouble Hystérie, de "hystera" mot grec qui signifie utérus
Le plus vieux papyrus concernant la médecine égyptienne est consacré à l’hystérie : le papyrus Kahoun (du nom de cette ville) 1900 av JC – fragments d’un petit traité décrivant une série d’états morbides tous attribués à l’inanition ou au déplacement de l’utérus (déplacement vers le haut qui devait entrainer l’entassement des autres organes, à des anomalies dans la position de la matrice). Le traitement : faire revenir l’organe à l’endroit dont il s’était écarté.
Ignorance de la structure du corps humain et du système génital mais intuition de la dimension sexuelle du trouble observé.
Afin d’attirer la matrice considérée comme un organisme vivant doué d’une volonté propre, on exposait les parties sexuelles de la malade à de la fumée produite par des substances précieuses et parfumées. Ou on faisait ingérer ou respirer des substances au gout exécrable ou à l’odeur fétide et ce pour repousser l’organe et le chasser de la partie supérieure du corps où l’on pensait qu’il s’était aventuré.
Papyrus Ebers, 16 s av JC, plus grand document médical égyptien traitant longuement de ce sujet. Il préconise des fumigations de substances fortes et odorantes : excréments d’homme séchés, placés sur de l’encens – la fumée pénétrant la vulve. Don à l’utérus de produits du sexe opposé.
Utilisation de l’image d’une puissante divinité male pour inciter un organe féminin errant à regagner sa place : Ibis, dieu Thot.
La pensée gréco-romaine
La preuve la plus convaincante de la continuité de la pensée médicale égyptienne et grecque est peut être la transmission des idées sur l’hystérie.
Platon, dans le Timée : "Chez les femelles, ce qu’on nomme la matrice ou utérus est, en elles, comme un vivant possédé du désir de faire des enfants. Lorsque pendant longtemps et malgré la saison favorable, la matrice est demeurée stérile, elle s’irrite dangereusement ; elle s’agite en tout sens dans le corps, obstrue les passages de l’air, empêche l’inspiration, met ainsi le corps dans les pires angoisses et lui occasionne d’autres maladies de toute sorte".
Chez les anciens, l’art de la guérison est étroitement lié au nom d’Hippocrate ("des maladies des femmes" ; "de la nature des femmes").
Dans les écrits d’Hippocrate, le pas est franchi : le lien entre utérus et la maladie résultant de ses dérèglements est rendu par le terme d’"Hystérie".
Le phénomène observait-on se produisait chez les femmes d’un certain âge qui n’avaient pas de relation sexuelles ; on croyait en effet que la continence prolongée entrainait des changements organiques sensibles dans la matrice. L’opinion voulait que dans ces cas là l’utérus se dessèche, qu’il perde du poids et qu’en quête d’humidité, il remonte jusqu’aux hypocondres, interceptant ainsi le flot d’air inspiré qui devait normalement descendre dans la cavité abdominale. Si l’organe restait dans cette position, il provoquait des convulsions semblables à l’épilepsie. S’il continuait à monter et s’attachait au cœur, la malade était en proie à l’anxiété, se sentait oppressée et se mettait à vomir. Quand il se fixait au foie, la malade perdait la parole, grinçait des dents et son visage devenait livide. Si l’utérus se logeait dans les reins, la femme sentait une boule ou un bloc dur dans les flancs. Mais quand il s’élevait jusque dans la tête, il provoquait des douleurs autour des yeux et du nez, la tête devenait lourde, la somnolence et la léthargie s’installait.
Thérapeutique : Fumigations fétides pour le nez et aromatiques pour l’utérus ; Ce traitement s’appliquait à la veuve mais le mieux pour elle était de se remarier et de devenir enceinte. Pour les jeunes filles, on préconisait de prendre époux. - c’est cette recommandation qui traduit en termes concrets l’élément sexuel, initialement impliqué dans les premières conceptions sur l’hystérie. Cette prescription restera classique pendant 2000 ans !!
Le médecin hippocratique savait à quel point il était important de distinguer soigneusement les symptômes de l’hystérie et ceux des maladies organiques. Ex : pour les convulsions, on faisait le diagnostic différentiel épilepsie/hystérie. Introduction du caractère d’imitation ("histrio" en latin : comédien)
Hippocrate recherchant les causes de l’épilepsie fut le premier dans l’histoire de la médecine à parvenir à la conclusion que le siège de la maladie se trouvait dan le cerveau.
Malgré la ressemblance étroite des manifestations épileptiques et hystériques, Hippocrate maintenait envers et contre tout, ce qui est surprenant, l’origine utérine de cette dernière et l’excluait formellement de la catégorie des maladies mentales.
Le temple guérisseur :
Asclepios : dieu de la médecine
Dans le monde grec le rêve avait une grande importance : les décisions personnels et politiques étaient fondées sur le rêve.
Apparition d’un culte sauveur fondé sur les rêves et voué à un dieu guérisseur.
Temples se trouvaient dans des sites naturellement beaux ; des cadres agréables. Après un premier temps de sacrifices, d’ablutions, de jeune, le patient devait se coucher sur un divan, dans l’une des multiples pièces du temple, et on lui demandait de se reposer ; le dieu Asclepios lui apparaitrait alors au cours d’un songe.
Un grand nombre des malades qui y avaient recours souffraient apparemment d’affections hystériques et étaient donc particulièrement réceptifs aux procédés mystiques et rituels de la thérapie du temple.
La prière en tant que telle ne jouait pas de rôle.
Guérison essentiellement fondée sur la suggestion.
Aretée, au 1er siècle après Jésus-Christ : il existe une forme d’hystérie indépendante de l’utérus qui peut aussi affecter les hommes.
Suffocation de la matrice
Soranus d’Ephese, 1er siècle de notre ère, "Le prince des médecins", vénéré jusqu’au moyen-âge : S’il n’a jamais douté que la maladie soit effectivement liée à l’utérus, il se refuse à accepter l’idée que l’utérus puisse errer librement dans le corps humain.
L’explication qu’il donne pour l’hystérie est qu’il s’agit d’une maladie de constriction, provoquée par l’utérus mais affectant tout le corps.
Convulsions généralisées dont la malade garde le souvenir à la différence de l’épilepsie.
Thérapie : applications adoucissantes et réchauffantes destinées à diminuer le rétrécissement et à amener le relâchement.
Galien de Pergame, 3eme siècle après J-C : il y a interdépendance du corps et de l’esprit. Il entrevoit les possibles dérèglements psychosomatiques. Donne dans ses écrits, l’exemple d’une femme qui souffrait d’insomnies sans aucune trace de maladie physique. Il l’imagine alors "troublée par quelque chose qu’il lui répugnait d’avouer".
Développe la notion de "rétention séminale" : sécrétion analogue à la semence du male se produisant dans l’utérus et entrainant corruption du sang, empoissonnement, irritation des nerfs.
La fin de l’antiquité
Au 2eme siècle après J-C, l’activité intellectuelle amorce un déclin irréversible qui ne fit que prendre de la vitesse aux siècles suivants.
Influence grandissante du mysticisme, y compris dans les élites cultivées.
Sociétés troublées par des vagues d’épidémies, des famines, etc.
Une croyance envahit l’ensemble de la société grecque et romaine : les démons convoient la maladie.
Réveil des craintes superstitieuses.
St augustin (354-430) :
Ses enseignements ont guidé et dirigés l’effort intellectuel du moyen-âge.
Saint augustin incarne la transition entre la pensée gréco-romaine et la pensée médiévale.
Rupture avec la conception antique de l’hystérie comme réaction tangible, concrète et logique à un déséquilibre organique et momentané du corps.
On cesse de rechercher rationnellement des causes naturelles et des explications scientifiques pour attribuer l’origine de la maladie à l’œuvre des puissances du mal - succubes, incubes, sorcières et démons (conception que ne partagèrent cependant pas tous les médecins de l’époque dont certains conservèrent les pratiques gréco-romaines).
La conception païenne primitive de la sexualité comme fonction naturelle qui ne comportait aucune implication sociale ou morale rencontra une forte opposition à la naissance du christianisme.
L’abstinence sexuelle se mue en vertu – l’assouvissement des besoins ne peut plus être une mesure thérapeutique concevable.
Pour Saint augustin, la sexualité est une chose détestable, imprégnée de vice. L’union sexuelle ne se justifiait que comme instrument de procréation et devait rester pure de tout plaisir charnel.
Changement de climat : l’hystérique, d’être humain malade, assailli par les besoins émotionnels et la détresse physique, devient un individu plus ou moins volontairement possédé et ensorcelé, soupçonné d’avoir conclu un pacte avec le diable.
Supériorité de la prière et de l’attente du miracle sur le traitement médical et l’intervention chirurgicale.
Les restes du savoir médical et scientifique ne subsistent que dans les monastères qui devinrent ainsi les centres de l’activité intellectuelle.
L’hystérie au moyen-âge
L’âge des ténèbres.
Pendant 800 ans, du 5ème au 13 ème siècle, l’art de la médecine ne s’est pas développé.
Acceptation apparemment totale de la guérison miraculeuse.
Explication théologique des manifestations de l’hystérie : alliance de la personne atteinte avec les puissances impies qui habitent les zones d’ombre du monde.
L’hystérie cessa d’être une maladie et devint la marque manifeste de l’ensorcellement et releva donc de l’église, de l’inquisition.
La persécution organisée des individus accusés de sorcellerie fut institué au 9ème siècle (jusqu’au 16ème, 17ème).
Malleus maleficarum, le marteau des sorcières (1494), manuel de persécution, répandu grâce à l’invention de l’imprimerie.
Des milliers de malades mentaux subirent la torture et la mort.
Une grande partie, sinon la majorité, des sorcières et de leurs prétendues victimes (se vivant la cible d’un sort les rendant aveugles ou les paralysant, allant même jusqu’à les rendre impuissants) n’étaient autres que des hystériques souffrant d’anesthésie partielle, de mutisme, de cécité, de convulsions et surtout de diverses insatisfactions sexuelles.
Il y eu toujours des hystériques pour reconnaître avoir eu commerce avec le diable et ses émissaires, s’être adonnées à de bizarres pratiques sexuelles ou à des orgies, être en communication avec le divin !
Ces personnes rivalisaient entre elles essayant mutuellement de se surpasser en s’étendant à plaisir sur les extases d’imaginaires joies de la chair, répondant aux attentes de leurs cruels inquisiteurs.
Folie collective !
Femmes cibles principale de la chasse aux sorcières : « Il n’apparaît pas que les hommes forniquent aussi diaboliquement avec le même degré absolu de culpabilité ; car les hommes étant intellectuellement plus forts que les femmes sont plus enclins à abhorrer de telles pratiques »
Une pratique de l’inquisition : piquer la peau pour y rechercher des zones d’insensibilité (symptôme hystérique), ces zones étant considérées comme des stigmates sataniques. Il y avait même un piqueur public.
La Renaissance
A la fin du 17ème siècle la fureur se calme.
John Webster : « Tout le mystère de la Sorcellerie n’est rien qu’illusion d’imagination en folie » ; « le fait de rêves mélancoliques ou d’imaginations hystériques ».
L’esprit de la Renaissance en glorifiant la liberté de pensée et le respect de la dignité humaine donna un Paracelse qui mit en cause et défia l’autorité de l’église et de l’état
Paracelse (1493-1541) : médecin suisse et penseur médical le plus original du 16ème siècle.
Parti en guerre contre les dogmes stériles et l’opposition au changement.
Ses écrits : « des maladies qui privent l’homme de raison ».
Rejet du surnaturel et retour à des idées proches d’Hippocrate.
Le premier, il souligne l’importance dans le développement de l’hystérie non seulement des composantes sexuelles, invoquées depuis longtemps, mais aussi de l’inconscient (« La raison en est celle-ci : ils ont la vue et l’ouïe si fortes qu’inconsciemment, ils ont des fantasmes au sujet de ce qu’ils ont vue et entendu ; et dans ces fantasmes, la raison est prise et détournée dans la forme imaginée »).
Ambroise Paré (1517-1590) : Dévoué sincèrement à la profession médicale. Il décrivit et traita un grand nombre de malades hystériques. Retour de Paré aux anciennes conceptions sur l’hystérie comme maladie de la matrice. Il fait totalement abstraction des superstitions médiévales.
Edward Jorden (1578-1632) : il restitue à l’hystérie son statut de maladie, face à laquelle le médecin est seul qualifié. Il refusait tout aussi fermement de voir l’œuvre du diable dans les signes suivants : l’insensibilité, les convulsions, la régularité des crises, l’impression de suffocation, le déclenchement des crises à la vue de certaines personnes.
S’il arrivait parfois que la guérison s’obtint par le jeûne et la prière, ce n’était du selon lui qu’à « la ferme conviction de la malade qu’elle obtiendrait la délivrance par ce moyen ».
Parmi les premiers, il affirme que le cerveau est le siège des manifestations cliniques de l’hystérie.
Le transfert effectué par Jorden qui place le siège de l’hystérie dans le cerveau et non plus dans l’utérus, marque un tournant capital dans l’histoire de la maladie.
A l’abstinence sexuelle, il ajoute un nouvel élément causal : « les perturbations de l’esprit sont souvent à blâmer pour cette maladie et pour nombre d’autres. Car attendu que nous ne sommes pas maitres de nos propres affections, nous sommes tels que des cités canonnées qui n’auraient pas de rempart, ou des navires ballotés par la mer, exposées à toutes sortes d’assauts et de dangers, jusqu’à la ruine de notre propre corps ».
Il fut le premier à préconiser quelque chose qui ressemblait à une psychothérapie : il conseillait de mobiliser aussi les parents et amis de la malade.
Burton, dans son écrit datant de 1621, « la mélancolie des vierges, des religieuses et des veuves », met en avant les souffrances émotionnelles des malades et dénonce le facteur répressif des injonctions religieuses « qui lient hommes et femmes à des vœux de chasteté les forçant à mener une vie solitaire contre les lois de la nature afin de faire mourir et d’étouffer et de supprimer la vigueur de la jeunesse ». Affirmation brutale des maux dus à l’abstinence sexuelle forcée imposée par la société.
Charles Lepois (1563-1633), dit carolus Piso, s’appuie sur son expérience clinique pour affirmer : " nous croyons être en droit de conclure que tous ces symptômes hystériques sont attribués sur de fausses raisons à la matrice, ils tiennent tous de la tête. C’est cette partie qui étant affectée non sympathiquement mais idiopathiquement produit les mouvements qui se font sentir dans tout le corps " ; et aussi « Les symptômes hystériques sont presque tous communs aux hommes et aux femmes ».
Thomas Willis, physiologiste et neuroanatomiste (1622-1675). Sa connaissance unique de la structure et de la fonction du cerveau et une vaste expérience clinique qui englobait nécessairement de nombreux malades atteints de troubles hystériques amenèrent Willis à formuler la théorie de l’origine et du siège cérébral de l’hystérie : « la maladie dépend surtout d’un cerveau et d’un système ,nerveux affectés ».
" La matrice est une masse si petite chez les vierges et les veuves et est si étroitement attachée aux partie voisines qui l’entourent qu’elle ne peut d’elle-même se mouvoir ou s’élever de sa place "
Thomas Sydenham (1624-1689) : Il manifeste un intérêt chaleureux pour ses patients.
Dans son livre « dissertation en forme de lettre », il développe une approche nouvelle de la maladie et témoigne d’une compréhension inégalée du psychisme des malades.
« Elle imite presque toutes les maladies qui arrivent au corps humain »
Identification des éléments émotionnels : désespoir, colère, jalousie, tristes visions d’avenir, etc.
« Les causes externes ou antécédentes de cette maladie sont () des agitations violentes de l’âme, produites subitement par la colère, le chagrin, la crainte ou par quelque autre passion semblable »
L’inclusion formelle de l’hystérie parmi les affections de l’esprit est le fait de sydenham.
Grace à l’autopsie et au développement des moyens d’investigation scientifique, on peut s’assurer qu’il ne se produit aucun changement pathologique dans l’utérus des hystériques et que la maladie est bien une passion de l’esprit.
Baglivi, 1668-1706, introduit le concept de médecine psychosomatique.
Son intérêt pour l’arrière plan émotionnel de la souffrance physique le poussait à inciter les médecins à questionner soigneusement leurs patients sur les « causes occasionnelles » de leur maladie et en particulier sur les « troubles moraux ».
Thérapie : des bains, un régime approprié, des voyages à l’étranger, la pratique de la chasse et de l’équitation en plein air, de la musique et de la danse pour ramener « les mouvements désordonnés de l’imagination à leur régularité primitive ».
Intuition des facteurs liés à la suggestion et aux mouvements transférentiels « on ne peut vraiment s’imaginer l’incroyable puissance que peut acquérir alors la parole du médecin sur l’imagination et la vie de ses malades ; les médicaments les plus vulgaires suffiront parfois entre ses mains pour venir à bout des maladies les plus graves ».
Le siècle des controverses
S’il est bien un siècle qui mérité d’être traité comme une unité cohérente, en particulier du point de vue médico-historique, c’est bien le 18ème siècle.
S’y posent les bases de la médecine moderne ou scientifique.
Siècle des lumières : idéalisme humanitaires en médecine comme en politique ou en philosophie.
Point de convergence de la sagesse de l’antiquité et des innovations du 17ème siècle dont les répercussions commençaient de se faire sentir (circulation du sang ; premières révélations des microscopistes).
Georges Cheyne, dans son livre " La maladie anglaise ou traité sur les troubles nerveux de toute sorte tels que le spleen, les vapeurs, l’abattement moral, les maladies hypocondriaques et hystériques " fut l’un des premiers écrivains médicaux à imputer le développement de la maladie mentale à la complexité accrue de la civilisation moderne.
Robert Whytt (1714-1766), chef de file de la neurologie, pionnier dans le domaine de la physiologie expérimentale du système nerveux.
Publia ses observations cliniques dans « Troubles nerveux, hypocondriaques ou hystériques » en 1764.
Whytt étudiait les changements corporels involontaires (pâleur, accélération du rythme cardiaque, etc.) et parvint à l’intelligente conclusion qu’ils étaient fait pour « libérer le corps de quelque chose de douloureux afin de suivre le principe de conservation sans lequel nous conserverions souvent à l’intérieur de notre corps des causes qui aboutiraient tôt ou tard à notre ruine ».
Intuition du principe de conversion développé par Freud plus tard (Impossibilité d’évacuer par les voies normales un trop plein d’excitation ; les symptômes permettent alors de rétablir un équilibre menacé et d’amener la "somme d’excitation" à un niveau constant. C’est la fonction économique du symptôme grâce auquel l’équilibre économique se rétablit).
Il insistait sur le fait que les malades partageaient avec leur médecin la responsabilité du succès du traitement.
Toute allusion à l’abstinence sexuelle, volontaire ou involontaire dans les causes de l’hystérie avait pratiquement disparue de la littérature scientifique du 17ème et 18ème siècle.
Cullen (1712-1790) introduit le terme de névrose dans la littérature médicale.
Pinel, esprit révolutionnaire de la fin du 18ème, lutta pour rendre à ceux qui étaient privés de raison leur statut d’être humain.
Dans un monde qui considérait l’aliénation mentale comme incurable et les aliénés comme dépourvus de toute sensibilité, les conceptions de Pinel sur la maladie mentale et ses recommandations thérapeutiques frayaient une voie nouvelle dans la pensée médicale.
Médecin chef de Bicêtre , important hospice pour malades mentaux, puis un an après de la Salpetrière, hospice dédiée aux femmes, il interrogeait personnellement chaque malade afin de connaitre les symptômes qu’il présentait et de pouvoir définir l’espèce particulière d’aliénation qui correspondait aux dérangements physiques.
Ses récits méticuleux montrent que de nombreux malades bien qu’internés depuis longtemps n’avaient pratiquement jamais été examinés par un médecin.
« L’aliénation de l’entendement est en général regardé comme le produit d’une lésion organiques du cerveau, et par conséquent comme incurable, ce qui dans un très grand nombre de cas est contraire aux observations cliniques »
Thérapie : il instaure le travail physique (ex : fermes) ; sépare les malades les uns des autres d’après la nature de leur maladie ; introduit un « traitement moral », équivalent de la psychothérapie moderne, qui consistait en de longues conversations régulières.
Pour lui il ya tout d’abord à l’origine de l’hystérie une prédisposition à l’instabilité émotionnelle à laquelle vient s’ajouter ensuite l’abstinence ou l’abus des plaisirs sexuels, etc.
Souligne que les dérèglements du corps comme la suppression des règles qui pouvaient déclencher des crises hystériques étaient eux même amenés par les troubles mentaux.
Pinel réussit à libérer le cerveau - comme Willis et Whytt l’avaient fait pour l’utérus - de tout rapport organique étiologique avec l’hystérie.
Nouvelle attribution à la sexualité d’un rôle déterminant.
L’Allemagne au 19ème siècle jouit d’une suprématie absolue dans toutes les sciences médicales.
Baron Ernst von Feuchtersleben, 1806-1849, introduit le terme de psychose et différencie la névrose de la psychose.
Au 18ème la psychiatrie abandonna le mysticisme pour se tourne r vers la philo
Feuchtersleben conçoit les troubles mentaux dans une approche dynamique.
Son principal apport est l’attention manifestée aux rêves du malade : « en tant que langage inconscients, ils montrent très clairement à ceux qui en savent comprendre la signification, l’état du patient alors que lui-même n’en est pas averti »..
Présence d’« idées dormantes », souvent liées au passé lointain, dans les rêves mettant en scène des idées importantes mais « masquées ».
Wilhelm Griesinger, 1817-1868. A ses yeux, le malade était à blâmer pour "les aspects peu attirants de leur caractère". Nombreux furent ceux qui accusèrent les aberrations hystériques du comportement de n’être que des écarts de conduite volontaires.
Il nie le rôle hystérogène des désirs et des besoins sexuels insatisfaits.
Il préfigure la moralité et la pruderie excessive de l’époque victorienne.
L’époque victorienne
Robert Brudenell Carter (1828-1918) : il développe la première théorie du refoulement. Pour lui, il existe 3 facteurs principaux dans l’étiologie de l’hystérie : le tempérament de l’individu ; l’événement ou la situation qui déclencherait le premier accès et le degré auquel la personne atteinte était obligée de cacher ou de « refouler » les causes excitatrices.
" Une émotion qui est fortement ressentie par de grand nombre de gens mais dont les manifestations sont constamment refoulées pour obéir aux usages de la société est celle dont on peut observer le plus souvent les effets morbides " : la passion sexuelle, la haine, l’envie, etc.
Les femmes davantage que les hommes sont contraintes par les conventions à refouler leurs besoins sexuels.
Pour Carter, l’hystérie est le fruit du refoulement de la sexualité et des désirs érotiques et non pas une maladie organique liée au mauvais fonctionnement des organes génitaux.
Maladie de la relation : en reproduisant une maladie grave, le malade ne cherche-il pas à être l’objet d’une attention soutenue de la part de ceux qui l’entourent et peut-être de la personne qui occupe la 1ère place dans ses pensées ?
Thérapie : investigation des émotions ; soustraction du malade à son cadre habituel ; éloignement de l’entourage familial ; alliance thérapeutique ; etc.
A l’époque du règne de la reine Victoria, on assiste à une prolifération des symptômes hystériques (évanouissements, vapeurs, etc.). Dans ce climat de pudibonderie, la délicatesse et la qualité des femmes et jeunes filles se voyaient renforcées par leur vulnérabilité hystérique.
On pratique encore comme thérapeutique des ovariectomies et descautérisations du clitoris.
Du Mesmérisme à l’hypnotisme
Franz Anton Mesmer (1734-1815), à l’origine médecin à Vienne, marqua profondément par ses innovations la vie sociale et médicale de l’Europe tout entière.
Il est le précurseur de l’application de l’hypnose.
En cherchant une nouvelle approche thérapeutique, il se pencha vers l’ancienne conception des influences astrales sur le monde.
Il en arriva à penser que la maladie était due à un déséquilibre du « fluide universel » invisible et impalpable dans le corps. La guérison était obtenue en mettant le malade en contact avec la source de ce fluide.
Il pratique des thérapies de groupe, mettant en place un cérémonial très étudié qui séduisait par la solennité de ses rites. Les participants, principalement des femmes, tombaient dans une transe somnolente ou sommeil mesmérien dont ils sortaient reposés et guéris.
Dans cet état de sommeil éveillé, de sommeil artificiellement provoqué, de somnambulisme lucide, on observait un changement total de personnalité. Mesmer venait révéler un savoir inconnu du sujet à l’état de veille.
L’idée qu’il a formulée de langage authentique, prisonnier de la langue d’emprunt, annonce les formulations de Freud sur la distorsion imposées par le moi à la délivrance du message secret dont le névrosé est porteur.
James Braid, introduit le terme de "hypnose" et prouve dans son ouvrage - "traité du sommeil nerveux ou hypnotisme" en 1843 - que les phénomènes hypnotiques sont produits exclusivement par une impression faite sur les centres nerveux et sans la moindre intervention d’un fluide universel mystique.
En pratiquant l’hypnose, il parvient à guérir des paralysies, de surdités, des migraines, des palpitations, etc. Il parvient également à supprimer la douleur lors d’opérations chirurgicales sans d’anesthésie.
Le grand Charcot (1825-1892)
Savant et neurologue le plus rigoureux de son époque, Charcot joue un rôle fondamental dans l’histoire de l’hystérie et de la psychiatrie. Il est nommé à 37 ans médecin à l’hôpital de la Salpetrière où séjournent 5000 indigentes, névrosées, épileptiques et aliénées mentales.
Excellent professeur, il accueille des étudiants venus du monde entier.
Rencontre fortuite avec l’hystérie : les bâtiments de l’hôpital tombant en ruines, les épileptiques non psychotiques et les hystériques furent séparés des aliénés et regroupés dans un même quartier. Charcot en charge de ces malades observa que les hystériques - étant donné leur tendance névrotique au mime - se mirent à imiter toutes les phases des crises d’épilepsie, d’abord les convulsions toniques et cloniques, puis les hallucinations et enfin les postures bizarres (" le corps est couché en forme d’arc et n’est soutenu que par le cou et les pieds ; les cheveux sont en désordre ; les extrémités sont agitées de grands mouvements cloniques de flexion et d’extension et la bouche est grande ouverte ").
Les 4 phases de l’accès hystérique selon Charcot :
épileptoïde
grands gestes (clownisme)
attitudes passionnelles
délire terminal, phase résolutive
La crise ne peut être comprise en termes de lésion : la topographie des symptômes hystériques n’obéit pas à la distribution anatomique des nerfs. Il s’agit donc bien d’un corps imaginaire, d’un corps parlant et d’une crise éminemment affective.
Plus encore que ses prédécesseurs, Charcot attribuait une importance primordiale au trauma psychique dans le déclenchement des accès hystériques.
Il développe l’idée de névrose post-traumatique.
Charcot appartenait à ceux qui savaient que l’on pouvait trouver les mêmes symptômes chez les hommes et chez les femmes.
Il savait que ces troubles étaient fonctionnels et ne faisait qu’imiter la maladie organique
On reconnaît à Charcot le mérite d’avoir diffusé le savoir relatif au rôle des émotions dans la formation de l’hystérie.
Thérapie : au niveau psychologique, neutraliser le trauma psychique initial et réconforter le patient quand à la curabilité de son trouble ; changer l’entourage moral et éloigner du milieu familial ; instaurer une discipline de vie. Au niveau physique, stimuler comme on le faisait classiquement les organes, les membres et les muscles pour essayer de soulager les symptômes concomitants d’invalidité.
Charcot s’intéressait beaucoup moins à la thérapeutique qu’à l’analyse scientifique de la maladie. Il n’avait du reste, dit on, aucun penchant, ni aptitude pour l’investigation psychologique.
Il usait de l’hypnotisme comme instrument de diagnostic et non comme un outil thérapeutique. En fait il considérait qu’à partir du moment où l’on était réceptif à l’hypnose, c’est qu’on était un hystérique en puissance.
Sous hypnose, il réussit non seulement à retrancher les paralysies mais surtout à en rajouter c’est à dire à faire apparaitre des symptômes hystériques là où à l’état de veille, il n’y en avait pas.
Il n’avait pas pris la mesure du fait que ses assistants, avant ses "démonstrations", conditionnaient par suggestion les malades. C’est pourquoi ils réagissaient uniformément à l’hypnose – ce qu’il a pris comme une caractéristique de la maladie.
L’Ecole de Nancy (A.A. Liébault , médecin de quartier, et Hyppolyte Bernheim, professeur à l’université de Nancy) lança un défi constant à l’œuvre accompli par Charcot à la Salpetrière et ce, jusqu’à sa mort. Leur approche de l’hystérie différait radicalement de celle de Charcot : ils opéraient seulement par la parole et s’intéressaient aux usages thérapeutiques de l’hypno. Pour Bernheim, l’état hypnotique n’était rien d’autre qu’un sommeil provoqué par suggestion - qui accentuait les effets de la suggestion en supprimant tout contrôle de l’intellect. Pour lui, on est tous des hystériques en puissance. Ils accusent Charcot d’étudier sans recul une "hystérie de culture", névrose provoquée par suggestion (ce qui est propre à l’hystérie, ce corps enjoué, désiré, désirable entrant en relation avec le désir du spectateur).
1892 : victoire totale de l’école de Nancy.
Des rapports indirects mais importants unissent la psychiatrie moderne et surtout la psychanalyse à l’œuvre des deux écoles rivales et l’hypnose joua un rôle essentiel dans les premières phases de l’œuvre de Freud.
L’étendue de l’influence de Charcot est évidente lorsqu’on réalise que trois de ses élèves les plus remarquables, Janet, Babinski et Freud consacrèrent plusieurs années de leur vie au sujet même qui avait absorbé leur maitre.
Les disciples de Charcot
Janet : sa méthode de recherche se limitait à l’observation méticuleuse et attentive. "Examiner les actes et les paroles, voilà encore le meilleur moyen de connaître les hommes et je ne trouve ni inutile ni fastidieux d’écrire mot à mot les divagations d’une aliénée"
Janet était convaincu de l’absurdité de la théorie selon laquelle les malades hystériques avaient un caractère éminemment érotique, la considérant come une relique de la théorie utérine. Il en était si convaincu qu’il n’envisagea pas la possibilité inverse, à savoir que la théorie utérine ait été formulée à partir de ce caractère érotique.
Ce qui détermine selon lui les accès, ce sont les idées subconscientes telles qu’elles apparaissent pendant l’hypnose. Dans la crise hystérique, il y a reproduction du traumatisme primitivement vécu.
"On ne pouvait pas traiter l’accident hystérique avant d’avoir atteint ces couches profondes de la pensée dans lesquelles se dissimulait l’idée fixe
Nécessité de faire remonter les symptômes hystériques aux évènements déterminants dans la vie du malade et de supprimer ces symptômes en recréant la situation originale sous hypnose.
Rendre conscient cet évènement provocateur, l’amener à la pleine lumière : "les accidents disparaissent quand le sujet se rend compte de ses idées fixes".
Utilisation du terme "subconscient" dans l’acceptation dynamique qu’on lui donne aujourd’hui.
La véritable faiblesse de Janet résidait dans ses théories étiologiques. Les agents provocateurs étaient pour lui pour la plupart de nature physique (hémorragies ; maladies chroniques ; maladies infectieuses ; auto-intoxications ; maladies du système nerveux ; etc.). Il admettait cependant l’existence de quelques facteurs psychologiques : chocs physiques ou moraux ; surmenage ; émotions pénibles qui s’additionnent ; etc.
Freud, l’hystérie et la naissance de la psychanalyse :
Freud parle de "psychonévrose" mettant l’accent sur la signification psychologique et non plus somatique.
Grace à l’hystérie Freud entra en relation avec Joseph Breuer, l’un des brillants internistes viennois dont l’immense clientèle comportait des patientes atteintes d’hystérie.
Par hasard, Breuer avait observé que les symptômes pouvaient disparaitre si sa patiente, Anna O était amenée pendant qu’elle était hypnotisée à décrire oralement les images qui se déroulaient devant elle. Lorsqu’Anna se fut rappelé toutes ces situations sous hypnose et qu’elle eut exprimé sans contrainte toutes les émotions qu’elle avait initialement refoulées, ces symptômes disparurent peu à peu et ne revinrent jamais.
Freud en arriva à penser que dans l’hystérie, les malades reexpérimentent le trauma psychique original, les symptômes physiques étant liés à l’événement provocateur initial.
Il s’agit alors d’élucider ces symptômes, de les décoder.
A cette méthode thérapie, Breuer avait donné le nom de catharsis.
Hypnotiser pour révéler les liens intrapsychiques oubliés (Breuer parle de "narration dépuratoire"). Des souvenirs pathogènes déclencheraient l’hystérie et peuvent être soignés par l’application de la méthode cathartique.
Par l’hypnose, reviviscence de la scène traumatique afin d’y retrouver les émotions et affects liés au souvenir refoulé.
La théorie de la catharsis selon Breuer ne comporte pas la moindre mention de la sexualité comme agent étiologique principal – cet apport fut celui de Freud.
C’est en 1889 à Nancy, avec Charcot, que Freud, reçut "les plus fortes impressions relatives à la possibilité de puissants processus psychiques demeurés cependant cachés à la conscience des hommes".
"Derrière les phénomènes de la névrose, ce n’était pas n’importe quel émois affectifs qui agissaient mais régulièrement des émois de nature sexuelles ; soi des conflits actuels sexuels, soit des contre coups d’événements sexuels précoces"
Il Renoue dans le fond avec la tradition de Platon.
Finalement Freud en arriva à considérer toutes les névroses comme le résultat d’un déséquilibre sexuel.
Spécificité des névroses actuelles : "je soutiens que les symptômes de ces malades ne sont ni psychiquement déterminés ni analytiquement résolubles, mais doivent être envisagés comme des conséquences toxiques directes du chimisme sexuel troublé".
Freud, en recherchant dans la vie de ses patients le moment et l’occasion où le refoulement de la sexualité avait eu lieu pour la première fois, se rendit compte qu’il devait remonter toujours plus loin dans la vie du malade et qu’il aboutissait souvent aux premières années de son enfance.
Dans un premier temps, Freud a cru à l’authenticité des souvenirs refoulés lorsque ses patients déclaraient avoir été séduits par un adulte dans leur prime enfance. Il envisage dans un second temps que ces symptômes névrotique ne sont pas reliés directement à des événements réels mais à des fantasmes du désir (fantasme de séduction).
La crise est une transposition sur une autre scène et dans un autre langage du traumatisme initial.
Conversion – ou plutôt conversion de l’affect
La conversion (qui permet le retour du refoulé) vient travestir la sexualité en symptôme plus acceptables.
Saut du psychique dans le somatique
Le procédé utilisé par le moi consiste à séparer l’affect (équivalent d’une somme d’excitation) de la représentation ; il consiste à neutraliser la représentation en lui retranchant son énergie c’est à dire l’affect. La représentation inacceptable (fantasme touchant les objets sexuels incestueux) est rendue inoffensive et la somme d’excitations détachée de la représentation est reporté dans le corporel.
Clivage entre ce qui est physique (l’affect) et ce qui est psychique (la représentation).
Il ya une représentation dévitalisée qui passe dans l’inconscient et une excitation libérée qui passe dans les nerfs.
L’excitation convertie en symptômes peut retourner à la représentation : ex attaque hystérique.
Expression symbolique de la représentation sexuelle refoulée.
Le symptôme corporel se laisse analyser et révèle le passé psychique.
Ce destin pulsionnel permet non seulement d’éliminer la représentation insupportable et inconciliable avec les impératifs du conscient mais également à en faire taire l’affect : c’est la belle indifférence des hystériques.
Bibliographie :
I. VEITH, Histoire de l’hystérie, Seghers, 1973
L. ISRAEL, L’hystérique, le sexe et le médecin, Masson, 1976
S. FREUD, J. BREUER, Etudes sur l’hystérie, PUF., 2002
M. SCHNEIDER, La part de l’ombre, Aubier Montaigne, 1992