Dr. Frédérick S. Perls « Le corps à vivre », Tchou Ed 1978 (1ère éd. 1947) 334 p. |
Transition entre psychanalyse orthodoxe et « Gestalt ».
Le but de cet ouvrage est d’élargir la théorie de la psychanalyse en prenant en compte non seulement « l’observation des faits de la vie mentale », mais aussi les liens avec l’environnement du sujet.
Définition de l’agressivité : non pas une énergie en soi, mais une fonction biologique dans laquelle il y a un effort pour prendre contact avec l’autre.
1) La pensée différentielle
Référence à l’ouvrage de S. Friedlander « Indifférence créatrice » qui développe ce concept en opposition à la pensée dialectique. Perls propose de sortir d’un système de pensée par opposés, de prendre du recul pour voir les deux axes, le + et le – en partant d’un point zéro qui va être déterminé en fonction du champ (exemple avec la notion de chaud/froid très relative au champ)
Perls met en garde par rapport aux limites de la loi de cause à effet. Dans le domaine psychique, l’effet s’il est bien lié à une cause objectale, dépend aussi du champ étudié. En psychanalyse on cherche la cause mais quand on croit l’avoir trouvé, cela ne suffit pas toujours pour s’accompagner de changement chez le patient.
2) Approche psychologique
Freud a beaucoup utilisé la psychologie associative, palliant à ses limites en percevant intuitivement des « sphères » (Gestalten) sans prendre en compte l’omniprésence de celles-ci.
C’est la Gestalt -psychologie fondée par W. Köhler et M. Wertheimer qui va combler ce manque et amener le concept de « théorie du champ de psychologie »
Le terme Gestalt désigne alors un ensemble, une sphère de référence variable à l’infini. La Gestalt n’est pas seulement l’ensemble de la somme des parties qu’elle contient. Elle est un tout. Ce que F. M. Smuts définit par holisme.
Ainsi tout phénomène sera étudié dans le champ dans lequel il s’encadre.
3) L’organisme et son équilibre
Perls dénonce la façon absurde selon lui, dont on enseigne la médecine et les sciences humaines en cloisonnant, fragmentant et mécanisant l’être humain.
Il montre qu’il existe un lien entre le physique, le psychique et l’émotionnel. Exemple : crises d’anxiété et rythme cardiaque et respiratoire.
Lorsqu’un déséquilibre se crée dans l’organisme, ce n’est pas par le cerveau que nous recevons l’information, mais par nos sensations, par les modifications de notre métabolisme qui immédiatement cherche à retrouver l’équilibre.
Pour Perls, le terme « instinct » n’est qu’un mot pratique pour désigner certaines manifestations complexes de l’organisme mises en œuvre pour essayer de retrouver une phase d’équilibre.
4) La réalité
La réalité absolue n’existe pas. Elle est toujours subjective et dépend du champ pris en considération. Ainsi sur un fond « neutre » va apparaître une figure (Gestalt) qui constitue la réalité subjective.
Freud avait tenté de résoudre le problème de la subjectivité de la réalité en postulant que les objets peuvent se charger d’énergie psychologique : c’est le concept d’investissement libidinal. Pour Perls ce concept entraîne une confusion en psychanalyse entre les fonctions alimentaires et sexuelles.
5) La réponse de l’organisme
La réponse est une réaction à une action.
Les réflexes sont des réponses stéréotypées non influencées par une décision.
L’indifférence d’un individu se trouve dans le fait qu’il n’offre aucune réponse à l’action.
Le cycle action/réaction :
1 – organisme au repos
2 – élément perturbateur = déséquilibre
3 – réponse = retour à un équilibre (le précédent ou un nouveau)
Ce cycle de l’autorégulation diffère de la régulation morale ou du self contrôle qui crée des contractions musculaires et une forme d’anesthésie des sensations.
6) Défenses
Instinct sexuel qui pousse à procréer (être de plus en plus nombreux) et instinct de faim qui pousse à ingérer animaux et plantes (être de moins en moins nombreux) s’équilibrent.
Tout organisme se développe suivant ces deux instincts avec des moyens de défenses (résistances) pour ne pas être mangé, et de l’agressivité pour manger l’autre (détruire).
Le Moi ne peut se concentrer que sur une seule chose à la fois. Pour être plus efficace, l’humain a développé des réflexes qui sont le résultat d’une activité consciente antérieure. Le risque subsiste d’être pris au dépourvu ainsi nous pouvons mettre en place pour nous protéger une cuirasse (concept de Reich) qui chez l’humain est d’ordre caractérielle.
Et pour garder contact avec l’extérieur, l’esprit humain s’est pourvu d’un système de censure dont l’objet est de laisser « entrer le bon » et d’exclure « le mauvais » (concept freudien).
7) Le bon et le mauvais
Notion qui naît dès les premières expériences du nourrisson avec le « bon » équivalent au besoin satisfait et le « mauvais » à la frustration. Cependant la réponse immédiate au besoin ne correspond pas au « bon », mais provoque l’indifférence. Une frustration temporaire est nécessaire pour laisser un souvenir agréable et la connotation « bon objet ».
Importance de la projection sur l’objet = si la frustration est trop longue (« je souffre ») s’installe la projection « mauvais objet ».
A l’origine, le bon et le mauvais objet sont des réactions émotionnelles, mais elles deviennent ensuite des règles, des dogmes.
Les réponses émotionnelles qui s’appliquent au « bon » sont l’amour, les louanges…et celles qui s’appliquent au « mauvais » sont la colère, la haine…
8) Névrose
C’est de la résolution du conflit entre les besoins sociaux et les besoins biologiques que résultera la construction d’une personnalité intégrée ou bien névrotique.
La névrose peut être collective quand les besoins d’une société sont trop éloignés des besoins biologiques.
Un individu en bonne santé psychique garde et utilise la capacité de pouvoir apprécier les dangers réels. A part en cas de danger réel, l’évitement est un facteur de névrose.
L’humain a besoin du lien et du contact tout en conservant la notion d’isolement pour éviter la confluence.
Pour rester sain, l’individu a besoin du contact avec la réalité.
Le contact se modifie par :
annihilation des perceptions
sélections des informations
inhibition d’une fonction
refoulement
fuite
9) Réorganisation organiciste
Dialectique de la psychanalyse
Dans cette théorie analyse et synthèse permettent au patient de retrouver l’équilibre corps/psyché.
Perls propose une nouvelle approche de l’analyse afin qu’elle soit totalement « organiciste ». Le patient doit nommer tout ce qu’il a dans la tête, son ressenti mental, émotionnel et physique ainsi que la gêne qu’il peut ressentir ou la honte.
L’analyste ne devrait rien forcer, mais être attentif aux résistances et aux évitements.
Les cuirasses de Reich se construisent sur le modèle :
Angoisse = Excitation + apport inadéquat d’oxygène dans les muscles ou organes concernés.
Il est important de ne pas supprimer la cuirasse avant d’avoir compris à quoi elle sert.
10) La psychanalyse classique
Elle mélange instinct de faim et instinct libidinal. L’inconscient y est omniprésent derrière le Moi. Selon Freud les trois piliers de la névrose sont l’instinct sexuel, le refoulement et le transfert.
En réalité les névroses sont l’expression d’un conflit entre l’organisme et l’environnement.
Freud a surestimé le passé et l’instinct sexuel en négligeant le présent et l’instinct de faim, comme il a surestimé le transfert dans la cure.
Freud confond l’émotion « amour » et l’instinct sexuel, ainsi que « libido » et « élan vital ». Le terme castration est employé pour privation, alors qu’il y a des « castrations saines » comme le sevrage.
Les zones orales, anales sont nécessaires au développement du Moi et pas seulement de l’énergie sexuelle.
Le sens psychanalytique de la régression est celui de la régression historique (vers le passé du patient), alors qu’on pourrait y voir une régression vers le vrai self, se débarrassant de la partie névrotique de la personnalité.
11) Le temps
Notion de durée, notion de rythme, notion de relativité (Einstein).
Même s’il existe une mesure du temps commune aux individus avec l’instant présent comme point zéro, la notion de durée est ressentie différemment pour chacun en fonction de son activité du moment et de sa capacité de patience ou d’impatience.
Pour Freud les souvenirs refoulés durent éternellement. Pourtant « il n’existe pas d’autre réalité que le présent ». Se projeter dans le futur ou s’attarder dans le passé font sortir de la réalité, ce qui équivaut à une fuite. Passé et futur sont importants, mais n’ont de sens qu’en les reliant au présent.
Freud s’est enlisé dans les causes (le passé) et Adler en prenant le contre-pied a surinvesti la pensée futuriste.
La bouche et la faim sont liées au futur, l’anus et le passage des selles au passé.
12) Passé et futur
Figure et fond définissent le sens de l’actualité.
La réalité est définie par la notion du présent qui est le point zéro entre le passé et le futur.
La psychanalyse risque d’installer le patient dans une névrose rétrospectiviste (en le laissant dans le passé) sans faire le travail de deuil mis à jour par Freud lui-même. Il existe aussi des cas de névroses anticipatrices où les patients sont toujours « demain » (cas de tous les inquiets).
Ces deux types de névrosés ont besoin d’être ramenés dans le présent, dans la réalité.
C’est la peur de perdre le sens de la vie qui fait s’accrocher au passé et c’est pour éviter la responsabilité dans notre propre histoire que nous vivons dans le futur.
Le présent n’est pas le résultat d’une cause première ; mais la coïncidence de plusieurs…les situations ne sont jamais identiques.
13) Passé et présent
Matériel permettant de faire le lien entre passé et présent :
1 – influence de l’héritage biologique.
2 – apprentissage familial ou social
3 – souvenirs futuristes ou théologiques : sources des peurs du futur. Les repérer pour différencier les situations antérieures des situations présentes.
4 – compulsions de répétition : elles concernent les tâches ou Gestalt inachevées. La compulsion cesse lorsque l’attente correspond à la réalité possible en se détachant de la croyance passée.
La répétition d’une action jusqu’à la maîtrise totale est cependant l’essence du développement.
(Cette position prise par Perls remet en cause l’instinct de mort tel que le définit Freud).
5 – accumulation d’expériences non digérées ramenant le passé au cœur du présent. Les projections et les introjections vécues peuvent par le concept de l’estomac mental être « vomies », « déféquées », ou bien provoquer des « indigestions psychiques » qui ne sont autres que la névrose ou la paranoïa.
II - Métabolisme mental
1) L’instinct de faim
Il est constitué d’Agressivité + Plaisir.
Plus une masse est broyée finement, plus elle offre de surface à l’action chimique, à l’assimilation ; d’où l’importance des dents et de la mastication pour une digestion correcte.
Développement de l’instinct de faim :
2) Résistances
Contradiction de la théorie freudienne de la libido : la perturbation de la fonction sexuelle engendre des troubles de la personnalité au même titre que tout mauvais développement des fonctions du Moi. Les résistances ne sont pas seulement anales, mais aussi génitales et orales.
Résistances orales :
3) Réflexion et civilisation
Moïse a appris à son peuple la « Réflexion », se protégeant ainsi de l’agressivité qui pouvait se diriger vers lui Moïse-Jehova. Le juif croyant s’incrimine ses propres insuccès et infortunes retournant l’agressivité vers lui-même.
Dans la religion chrétienne ce principe persiste avec en plus le refoulement de tous les instincts ; le corps est nié au profit de l’âme.
4) La nourriture mentale
Etude de la corrélation entre le comportement mental et le comportement dental.
Freud omet de démontrer comment sont acceptées les interprétations (après avoir été mastiquées) et quelles résistances empêchent la digestion de la nourriture mentale.
La technique des encouragements d’Adler fait l’effet de « douceurs » pour mieux assimiler les messages (nourriture) de l’analyste à son patient.
L’estomac intellectuel est une autre résistance orale qui fonctionne comme une panse : l’individu peut ruminer longtemps sans rien avaler. D’où l’importance d’apprendre à manger (agressivité dentale) la nourriture réelle consciemment pour pouvoir goûter chacun des mots, comprendre et assimiler.
5) L’introjection
Freud a sexualisé l’instinct de faim. Marx a fait comme si les problèmes sexuels appartenaient à la sphère alimentaire, mais il a été le premier à repérer que les Hommes ont des besoins primaires qui sont : nourriture, boisson, vêtements et abris.
Le point commun entre Marx et Freud est l’observation des besoins de l’Homme.
Freud a repéré l’introjection comme un phénomène normal alors qu’elle correspond à la préservation des choses absorbées sans la destruction nécessaire à l’assimilation.
L’absorption du monde se présente selon les trois phases suivantes
introjection totale (nourrisson)
introjection partielle (mordilleur)
assimilation (masticateur)
L’agressivité, comme l’amour sont d’abord projetés sur un individu qui ensuite les introjette.
Dans les contes, le loup symbolise l’introjection (il avale tout rond ou se fait passer pour…)
6) Le complexe du substitut
Lorsque le passage du nourrisson au mordilleur ne s’est pas fait correctement, l’individu se trouve avec une inhibition dentale qui aboutit à l’attitude crampon (fixation) et à l’attitude substitut de l’autre : ces personnes vont sans cesse chercher à « mettre le grappin » sur l’autre, et dès qu’ils l’ont ça ne les intéresse plus.
L’attitude substitut peut préserver de la paranoïa mais son extrême est le risque de schizophrénie par désintégration du Moi.
Dans les cures d’analyse classique, l’analyste peut devenir un excellent substitut ; ce qui explique l’insuccès de la cure.
7) Le Moi fonction de l’organisme
Etude de la substantialité du Moi, qui se différencie de l’inconscient freudien. Le Moi est :
une fonction de contact
une formation figure/fond
la conscience du self.
Les fonctions du Moi définissent la personnalité. L’identification est une fonction du Moi.
Les introjections non assimilées fabriquent un Moi aggloméré.
Les frontières du Moi sont mobiles ; elles seules (points de contact) définissent le Moi du moment présent.
« Ce n’est que lorsque le self rencontre « l’étranger » que le Moi se met à fonctionner, à exister, à déterminer la limite entre le « champ » personnel et impersonnel ».
La limite implique à la fois le contact et l’isolement.
8) La scission de la personnalité
Le Moi est amené à choisir entre instinct et conscience : la personnalité est partagée. Certains instincts sont aliénés par identification d’où la nécessité de « désagglomérer » le Moi en reconditionnant (théorie de F.M. Alexander) les fonctions lorsqu’il y a souffrance (contractions musculaires de Reich).
9) Les résistances sensorimotrices
Les résistances ne sont nocives que quand elles sont mal employées.
L’énergie des résistances doit être préservée mais dirigée vers le monde extérieur afin que le Moi puisse se développer sans perturbation.
10) La projection
Phénomène inconscient. Confusion entre le monde intérieur et le monde extérieur.
Les projections sont des hallucinations au sens le plus strict du terme.
Le caractère paranoïaque trouve son origine dans les projections.
11) Pseudo métabolisme du caractère paranoïaque.
Si le matériau est introjecté, il reste étranger au self. Il est alors « déféqué » comme une projection. On assiste à une pseudo assimilation du matériau qui ne produit pas d’énergie. Lorsque c’est l’agressivité qui est projetée, le Moi se sent attaqué.
Le pseudo métabolisme du névrosé est avide d’appréciation, mais qu’il la reçoive, la refuse ou l’introjette, il ne l’assimile pas.
Dans le cas du caractère paranoïde, les cycles introjection/projection se produisent simultanément. « La perte d’énergie par la projection…atrophie la personnalité du caractère paranoïde ».
12) Mégalomanie et complexe du paria
Lien entre sentiment d’infériorité et évaluation, dérivée de l’évaluation des selles.
Dans notre société, les selles sont considérées comme sales, dégoûtantes, intolérables. Même si la psychanalyse les interprète comme des cadeaux de l’enfant à la mère, très vite celui-ci apprend à les mépriser, et à introjeter le dégoût.
« Dans les phases introjectives –d’identification aux selles- le caractère paranoïde se vit comme de la saleté ; dans les phases projectives -d’aliénation-, il se sent supérieur et c’est le monde qu’il regarde comme de la saleté ».
13) Résistances émotionnelles
a. Les émotions incomplètes : contrariétés et tristesse impliquent une agressivité refoulée (proche du grignotage alimentaire).
b. Les émotions interminables : le ressentiment (en lien avec l’attitude crampon).
Il y a nécessité organiciste à terminer les situations émotionnelles inachevées qu’elles soient positives ou négatives. La rétention ou le blocage entraîne l’empoisonnement du corps.
L’incapacité à affronter les émotions négatives amène honte et culpabilité.
La méthode Alexander a se travers qu’elle consiste à « inhiber la mauvaise attitude » pour se concentrer sur la bonne. Les analystes freudiens se contentent d’étudier les attitudes indésirées.
Perls propose de combiner analyse et reconditionnement dans une nouvelle méthode.
Faire retrouver le sentiment de « nous-même », technique apparentée au yoga avec un objectif curatif.
But : agir sur les fonctions du Moi : identification et aliénation.
Concentration et neurasthénie
La concentration est liée à l’intérêt proche de la fascination sur l’objet (figure) dans le champ.
La concentration sur le symptôme au centre du champ permet de réorganiser les évitements et résistances et de clore la Gestalt inachevée.
La neurasthénie, se caractérise par le manque de concentration et le « ras-le-bol » généralisé.
Concentration sur l’alimentation
Exercice : apprendre à nous servir de nos dents = mastiquer.
Etre pleinement conscient du fait de manger et du but. Etre en état d’observation du phénomène. Apprécier sans évaluer ; « vous allez avoir « bon goût » et cesser d’introjeter votre nourriture physique et par là votre nourriture mentale ».
Voir la mastication comme issue à l’agressivité biologique.
Visualisation
La perception est une activité et non un réflexe. Nous devons apprendre à contrôler notre visualisation pour atteindre l’harmonie entre le Moi et l’inconscient ; recréer le monde en visualisation permet la créativité de la personnalité. La visualisation en état de relaxation permet d’accéder aux quatre autres sens et de sortir du refoulement.
Le sens de l’actualité est la prise de conscience que tout évènement à lieu dans le présent. Analyser ses rêveries permet d’en suivre les orientations ici et maintenant. Il est important de repérer le discours intérieur. Mâcher ces « pensées » pour prendre conscience du pouvoir de chacune. Maîtriser le discours intérieur pour parvenir au « silence intérieur » et pouvoir permettre aux cinq sens de s’éveiller pleinement en faisant apparaître le Self biologique.
Il est très important pour développer notre personnalité d’utiliser le véritable langage du Moi, d’être dans le principe de responsabilité : utiliser le « Je » sans l’évitement des « je crois… », « Je pense… », J’ai l’impression… ».
Les quatre inhibitions principales sont :
le refoulement
l’introjection
la projection
la réflexion où le Self est remplacé par un objet (cas extrême : le masochisme).
Abolir les réflexions en réorientant l’énergie vers son but véritable.
La méthode : s’entraîner à réorienter la pensée sur une personne en chair et en os par la visualisation, puis expérimenter de dire ; se mettre à l’écoute des sensations liées aux émotions ressenties = se concentrer sur le corps.
Utiliser la relaxation pour laisser le matériau refouler remonter à la surface.
« L’intérêt concentré » aide à dissoudre la situation refoulée.
La méthode : s’entraîner à la conscience du corps dans tous les gestes quotidiens.
Par projection nous transformons tout le champ environnemental. Pour se défaire des projections qui sont souvent le noyau des névroses, il faut :
1. prise de conscience
2. assimilation (apportant la guérison réelle de toutes les tendances paranoïaques) →ré-identification, ré-appropriation de la projection ; étape difficile car soumise à de nombreuses résistances morales.
3. liquider les frigidités orales et anales
4. s’exprimer véritablement : exprimer ses sensations (s’entraîner en visualisation)
Abolition d’une négation :
Remettre les choses dans le bon sens ≠ négation d’une négation (qui équivaut à la résistance à une résistance).
Pour abolir une négation, il est nécessaire d’admettre sa responsabilité dans celle-ci.
Lorsque les émotions et impulsions cherchent à s’exprimer sans y arriver, la « conscience de soi » se transforme en embarras. Ainsi se justifie l’existence d’un « plan moyen », le « subconscient ». Dans l’embarras il y a une action ou une émotion supprimée. Sortir de l’embarras implique de la rechercher, d’en prendre conscience, de la nommer (d’abord en visualisation), puis de l’exprimer.
Cas de l’insomnie : il s’agit d’un symptôme d’autodéfense organique. Les situations inachevées empêchent de dormir. Paradoxe : pour dormir il faut lâcher prise = ne plus vouloir dormir, laisser le Moi se dissoudre.
« Le rêve est un compromis entre sommeil et situation inachevée ».
Cas du bégaiement : c’est le symptôme de l’impatience et de l’agressivité refoulée. Le traitement doit inclure de réapprendre à manger lentement en mâchant et en vidant sa bouche entre chaque bouchée ainsi que prendre conscience de sa respiration en deux temps (inspir/expir).
Pour obtenir un réel changement il faut une réorganisation de la personnalité :
déterminer comment vous réagissez, dans les moindres détails
étudier les « opérateurs » pour les réorganiser
garder en fond l’objectif final
→ ETRE SOI-MEME