Société Belge de Gestalt

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Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?

Par Mme Sarah Papia

1. Ce qu’en pense Marie Petit, une des première gestalt-thérapeute française

La souffrance psychique est essentiellement générée par notre impuissance
en face d’événements dont on se sent victime : deuil(s), divorce, vieillissement,
abandon(s), chômage, maladie, incapacité à communiquer, angoisse de mort, etc.

Face à cette souffrance, la réponse la plus souvent apportée à ces moments de crise sera la répétition de réactions acquises dans la petite enfance – rage, dépression, fuite devant le réel, etc. – faute de trouver des modes d’être plus adaptés.

La médecine y apporte une réponse médicamenteuse qui met provisoirement ? à distance le symptôme. Cette réponse souvent essentielle en temps de crise, laisse inchangée l’attitude du patient face aux difficultés de la vie et le maintient dans une position passive.

La psychothérapie y répond par un développement de la conscience de soi, de nos limites, de nos enjeux inconscients et de leur potentiel, amenant la personne à devenir ou redevenir acteur de sa vie. Ce processus lent et difficile nécessite la participation active de la personne et d’un partenaire spécifiquement formé pour ce faire : le psychothérapeute.

La formation du psychothérapeute ne relève pas uniquement d’une démarche cognitive, de l’acquisition d’un savoir universitaire.

Cette formation comporte 3 points essentiels :

  • Une thérapie personnelle qui permettra l’expérience de la gestion de ses conflits inconscients et de sa posture face aux difficultés existentielles.
  • Une formation professionnelle de base au cours de laquelle il acquerra et expérimentera le corpus théorique auquel il se réfère.
  • Une formation continue pendant tout l’exercice de sa profession, afin de perfectionner la qualité de son travail psychothérapeutique par des apports théoriques et méthodologiques en coopération avec ses pairs.
  • Une supervision régulière au sein de laquelle, il aura l’expérience d’une exposition de son travail au regard de ses pairs.
  • La poursuite de son travail personnel

« Quelle que soit l’approche thérapeutique envisagée, toutes tentent, par diverses méthodes, de mettre à jour des modes d’être inappropriés, reliquats d’expériences infantiles du patient et de favoriser chez lui l’exploration de nouvelles voies. Thérapie personnelle du thérapeute, formation et supervision seront alors les garants de sa propre capacité à amener son patient vers une conscience plus fine et une meilleure gestion de sa vie. Évitant au thérapeute de reproduire et d’agir dans la relation ses propres enjeux inconscients au détriment de la bonne marche de la thérapie. »

2. Quelques repères donnés par Mme Sarah Papia

Le psychologue :
Le psychologue est une personne qui a fait des études universitaires qui explorent le fonctionnement psychiques et les comportements humains.
La psychologie a pour objectif l’investigation de la structure et du fonctionnement du psychisme. Elle s’attache donc à décrire, évaluer et expliquer les processus mentaux dans leur ensemble, en prenant compte les manifestations de la subjectivité. Le psychologue ne peut prescrire un traitement médicamenteux.

Le psychiatre :
Le psychiatre est un médecin spécialisé en psychiatrie. Il diagnostique, traite les maladies mentales, les troubles psychiatriques et les désordres émotionnels avec une médication si cela s’avère nécessaire.

Le psychothérapeute :
Le titre de psychothérapeute n’est à ce jour pas encore légalisé. (..) Donc psychiatre, médecin, psychologue ou personne ayant une formation en sciences humaines peuvent se former à la psychothérapie soit via des universités ou des institutions privées agréées. (Cf. rubrique informations/la loi sur la psychothérapie)

En termes d’association :
En termes d’association, les psychologues doivent s’inscrire à la Commission des Psychologues et d’autres associations qui les représentent et adhérer à un code de déontologie.
Les psychiatres sont inscrits et dépendent de l’Ordre des Médecins.
Pour les « psychothérapeutes », ils peuvent adhérer à des associations professionnelles propres à leur orientation :

  • Fédération Belge des Psychologues Psychanalytiques,
  • Fédération Belge des Psychothérapeutes Humanistes centrés sur la personne et Expérientiels
  • ABIPFS (regroupant les psychothérapeutes systémiciens),...

L’Association Belge de Psychothérapie délivre le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP). Toute personne ayant obtenu le CEP est inscrite dans un registre national et international et s’engage à respecter la Déclaration de Strasbourg ainsi qu’un code de déontologie et un règlement d’ordre intérieur.

3. Parlons de la Gestalt-thérapie

Un peu d’Histoire...

La Gestalt-thérapie a été élaborée dans les années 50 aux USA par Fritz Perls (psychiatre et psychanalyste). Elle se situe au carrefour de plusieurs courants (européens, américains et orientaux) et regroupe les approches phénoménologique et existentielle, la psychanalyse, le bouddhisme et le psychodrame. Elle s’inspire de la Gestalt-psychologie.

Qu’est-ce que la Gestalt-thérapie ?

La Gestalt-thérapie appartient à la famille des psychothérapies humanistes c’est-à-dire « qui reconnaît la vocation naturelle de l’être humain à diriger son existence et à trouver en lui les ressources créatives pour se réaliser pleinement ».
La Gestalt-thérapie vient de l’allemand « gestalten » qui signifie mettre en forme, donner une structure signifiant(c)e.

La Gestalt-thérapie propose un changement de conception de l’objet d’étude de la psychologie. Non plus uniquement la psyché mais elle considère que l’être humain ne peut être abordé séparément de son environnement (notion de contact entre l’être humain et son environnement).

La Gestalt-thérapie se focalise sur la manière dont une personne donne forme à son existence, comment elle se voit dans le monde et comment elle se met au monde.

L’objectif des thérapies humanistes est de rendre à l’homme toute sa dignité :

  • son droit au respect des 5 dimensions principales : physique, affectif, cognitif, social et spirituel.
  • son droit à valoriser son corps et ses sensations, à satisfaire ses besoins vitaux fondamentaux, à exprimer ses émotions.
  • le droit à la différence de chacun, à la spécificité de chacun.

Comment ça se passe ?

La Gestalt-thérapie met l’accent sur la prise de conscience du processus en cours dans « l’ici et maintenant » de chaque situation. C’est offrir au patient/client un espace nécessaire pour se retrouver et découvrir lui-même la réponse la plus ajustée à ses difficultés. La Gestalt thérapie souligne le sens de la responsabilité et réhabilite le ressenti émotionnel de chacun.

Thérapeute et patient/client repèrent les dysfonctionnements de contact, les blocages et les évitements via la prise de conscience du ressenti émotionnel, ce qui permet de remettre de la fluidité dans le corps et dans l’esprit.

S’approprier ce que l’on vit pour lui donner une place et une nouvelle forme, ce qui ouvre a plus de responsabilité et d’autonomie, de liberté dans nos choix. La Gestalt-thérapie n’est pas que dans l’explication (la recherche du sens, le « pourquoi »), on y ajoute l’expérimentation (le « comment on vit les situations ») pour arriver à un « ajustement créateur.

Thérapeute et patient cherchent ensemble des pistes de solutions. Qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce que j’imagine ? Qu’est-ce que je pense ? Qu’est-ce que j’exprime vraiment à travers ce que je dis ? Qu’est-ce que je demande ? Qu’est-ce que je fuis ? Qu’est- ce que j’attends de l’autre ? Ainsi la relation thérapeutique est au centre du processus thérapeutique.

La Gestalt-thérapie aide le patient à prendre conscience de ses émotions ou sentiments dans une situation en éclairant (et de) la façon dont il l’aborde, dont il la vit.
Le thérapeute accompagne et soutient le patient dans ce cheminement.

Quelques micro-exemples :
- en projetant sur un coussin une figure familiale ou imaginaire ;
- en incarnant la boule qui serre dans notre gorge ou différents éléments de nos rêves ;
- en mettant en scènes nos hésitations (travail sur les polarités) ;
- en se projetant dans une photo, un dessin ou un rêve ;
- etc.

En résumé, la Gestalt-thérapie aide les personnes à :

  • remobiliser ce que leurs conditionnements, leur histoire, leur éducation, un traumatisme auraient figés dans leur façon d’exister ;
  • restaurer leurs capacités d’ajustements créateurs : se sentir présent, incarné, ouvert et responsable de ses choix.
  • Accueillir l’incertitude, l’impermanence, l’imprévisible, l’insaisissable, le nouveau, le vivant
 « La guérison, c’est la capacité de vivre avec notre propre Humanité,
nos zones d’ombres et de lumières ».

Le thérapeute propose un lieu d’accueil, cadré, confidentiel et sécurisé où le patient/client peut s’arrêter un moment pour déposer ses difficultés, ses souffrances, ses questions.
Ensemble et à leur rythme, thérapeute et client vont repérer, les besoins, les désirs, les capacités, afin d’aller vers un nouvel état, un état différent, un état plus ajusté, un état de mieux être.

Quelles problématiques sont abordées ?
Tout ce qui interfère dans notre santé physique et psychique est abordé :
Questionnement ou souffrance par rapport à une crise existentielle, difficultés relationnelles en couple, familiales, parentales, professionnelles, burn-out, estime de soi fragile, angoisses, troubles du sommeil, deuils. (Ce qui interfère pour notre santé physique et psychique.)

Pour qui ?
Enfant, adulte en individuel, couple, en groupe. En coaching, en entreprise.

Quel type de séance ?
En face à face, 1 fois par semaine pendant au moins 45 minutes (pour séance individuelle) et ce en fonction du thérapeute et du besoin de chacun.

- Sarah Papia,
psychothérapeute, gestalt-thérapeute, site web www.sarahpapia.be


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